2014
Projection vidéo, 46 min, son
Coproduction Musée d’art contemporain de Montréal et Casino Luxembourg
Avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec et le Conseil des arts du Canada
Extraits du film Lost in Time
Lost in Time raconte deux histoires en parallèle : la première suit un cavalier et son cheval casqués, sans visage, dans un paysage indéfini de glace et de neige, littéralement perdus dans le temps et l’espace ; la deuxième évoque une étrange expérience scientifique. Lost in Time nous plonge dans un renouvellement constant, chaque fin menant à un nouveau début. Les protagonistes – deux entités liées par une certaine dépendance mutuelle – restent pris à jamais dans une boucle temporelle où la vie et la mort se relayent infiniment.
Le film s’ouvre sur une scène de campement mystérieux dans la neige, suivie d’une séquence présentant un cavalier et son cheval. Ces deux figures noires, toutes deux casquées, évoluent dans un environnement enneigé et errent seules dans ce paysage glacial où aucun référent géographique n’est discernable. La trame narrative du film ne suit pas de linéarité stricte : les scènes s’étirent et la chronologie reste confuse malgré les chapitres énoncés. Deux « histoires » semblent être racontées en parallèle : il y a, d’une part, les images racontant la relation du protagoniste et de sa monture et, d’autre part, les images d’un bloc de glace monumental en train de fondre lentement dans une chambre froide. Le cavalier se retrouve soudainement seul, son cheval ayant disparu après s’être écroulé d’épuisement. Pris dans un énorme bloc de glace, ce même cheval renaît peu à peu. Parallèlement, le cavalier s’enfonce lentement dans la neige.
Une des interprétations envisageables et qui me semble la plus juste jusqu’ici, tient en une représentation de la conscience (le protagoniste) et du subconscient (le cheval), tributaire l’une de l’autre. Les deux entretiendraient un rapport de dépendance mutuelle, une fusion mensongère mais malgré tout viscérale, la première donnant l’impression de contrôler le second – alors que c’est plutôt l’inverse qui s’opère avec une part inconsciente plus forte que la raison chez chacun de nous. Ainsi, la conscience tente en vain d’exercer son autorité, à travers l’abnégation, le refoulement des pulsions, des blocages et finalement l’abandon d’une part instinctive pour la dissoudre dans la conformité. Au début du récit, les deux éléments semblent traverser le temps et l’espace d’une allure confiante. Puissants, sombres et casqués, ils tranchent dans cet univers immaculé et indéfini. Mais dans cette cavale, ils finiront par comprendre que rien ne les attend véritablement et que tous les chemins s’entrecroisent pour aboutir nulle part ; d’un pas de plus en plus indécis et hésitant, ils finiront par ne plus s’entendre sur la route à suivre… Le cavalier n’aura pas su écouter sa monture, suivre son instinct. Il l’épuisera, jusqu’à ce qu’elle l’abandonne, en s’écroulant, épuisée, renonçant à cette quête perdue au coeur d’un blizzard sans fin. Le protagoniste poursuivra sa route, désormais livré à lui-même.
Bande originale du film
Édition limitée sur vinyle en collaboration avec Murcof
La bande sonore originale du film, produite en collaboration le musicien mexicain Murcof, comprend l’aria des Variations Goldberg, chanté par les Petits Chanteurs du Mont-Royal. La bande sonore existe également comme œuvre autonome et s’intitule Lost in Time/Murcof.
Extraits de l’enregistrement de la trame sonore avec les Petits Chanteurs du Mont-Royal et Murcof
Photos du tournage



