2007-2013
Enregistrement audio transféré sur support numérique, structures en métal, fil, dispositif tournant, haut-parleurs, partitions, photographie
Avec le concours financier du Musée national des beaux-arts du Québec
Collection de l’artiste
Les protocoles sont au cœur de la pratique de Bernatchez. Pour Fashion Plaza Nights par exemple, il a photographié les quatre façades du bâtiment éponyme et de sa tour voisine une fois par mois, de l’aube au crépuscule, pendant une année. Fixant le rythme d’activités des habitants à partir des variations lumineuses émanant des fenêtres, ces photographies sont devenues la matrice de douze partitions musicales (une par mois) pour deux pianos. Dans la présentation finale, les 104 bobines se déroulent et enrobent de leurs fils les deux haut-parleurs, formant ainsi une sorte de cocon qui, petit à petit, voile le son de la musique.
Il était question pour moi de créer un monde onirique à partir de ce lieu [le Fashion Plaza Building] qui faisait partie de mon quotidien en même temps qu’il était le lieu de travail de centaines d’ouvriers, d’artistes et de manufacturiers divers. Ce building, délaissé par l’industrie du textile alors en chute libre, était en pleine mutation. J’y voyais une icône du déclin de l’empire américain en macro et au ralenti. J’imaginais sur les étages des espaces-temps différents, des temporalités multiples et parallèles, des changements de pouvoir, des disparitions d’emploi, des réalités diverses qui se superposaient sur les étages et se croisaient dans les ascenseurs… C’était la fin d’un cycle, d’un règne, d’une civilisation… dans une lente agonie, au rythme d’une nature qui reprendrait ses droits.



Printemps, été, automne, hiver
Dans la présentation finale, les deux partitions sont programmées de façon à contrôler le rythme auquel se déroulent 104 bobines qui, petit à petit, enrobent de leurs fils un haut-parleur pivotant sur lui-même. Ce dernier se mue lentement en une sorte de chrysalide au fur et à mesure que se déroule l’exposition.






